Jakarta - Panicking

dimanche 28 septembre 2008


Ouais. Sortir, c'est terrible, parce que le traffic à Jakarta, ça vaut le détour. En fait si vous regardez les pages flickr d'où sont tirées ces photos, vous lirez un peu partout "rush hour", heure de pointe. Mais le truc, c'est que si tu parles un peu aux locaux, on te diras qu'à Jakarta, quelle que soit l'heure, c'est _toujours_ l'heure de pointe. Le seul paramètre qui varie étant se situe l'énorme monstrueux bouchon. Pour parler clairement, n'importe quel déplacement en taksi, c'est minimum 30 minutes, même pour aller quasiment la porte à côté. 2 heures de temps de trajet pour une course basique n'est pas non plus exceptionnel....

Le gouvernement n'en peut plus, il y a quasiment une voiture par habitant ici, et les mesures prises pour réduire le traffic ne fonctionnent pas. (Concrètement, sur certaines portions de routes, il est interdit de circuler seul dans sa voiture, sans quoi vous devrez payer une très lourde amende pour l'indonésie [150 000 Rupiahs, soit ~10€, interdit de rire]. Contre-solution débrouillarde simple, et qui en plus créee des nouveaux emplois : aux entrées et sorties de ces routes, des dizaines de personnes attendent, pour faire "sac à patate" sur ces portions de routes contre 1 000 à 10 000 rupias, moins d'un euro. Le traffic n'est pas réduit, personne ne paye d'amende, pas terriblement efficace) Alors la solution, ici comme dans la plupart des villes asiatiques, c'est les scooters/motos, qui pullulent, vu qu'on peut trouver facilement son chemin dans les embouteillages. Mais bien sûr, pour passer, il faut que les voitures te laissent un petit bout de place. Alors ça klaxonne. Et ça klaxonne constamment... Des milliers et des milliers de motos qui klaxonnent toutes les secondes, pour pouvoir passer...
Combiné aux embouteillages, à la pollution suffocante et compagnie... c'est vraiment le dernier ingrédient pour un cocktail "méga-stress", franchement paniquant.



Et pour reprendre un dicton du coin : tu marches 20 mètres à Jakarta, t'es mort. Y'a plusieurs significations : personne ne respecte rien sur les routes et roule n'importe où sans trop faire attention; comme en Égypte, pour traverser, vu que les passages piétons font juste figuration faut se lancer hardiment au milieu du traffic en faisant confiance aux gens pour t'éviter (littéralement, si t'attends qu'on te laisse passer, au bout de 10 minutes une vieille femme ou un gamin prend pitié de toi, viens te prendre par la main et traverse sans regarder); et puis bien sûr t'es le blanc ici, millionaire (rappel : 1M Rp ~= 73€), et les rues ne sont bien évidemment pas sûres pour toi : seul un taksi d'une compagnie renommée t'assures une relative sécurité. Ouais, drôles, ces premiers jours.

En fait en y regardant de plus près, pour caricaturer, les touristes à Jakarta y restent pas bien longtemps, et pas dans le backpackers miteux dans lequel on était. Les Ritz, Hilton et Méridiens sont peu chers, et décentrés. Autour de nous donc, que quelques voyageurs en transits pour deux trois jours, les autres étant des junkies et des gros dégueulasses qui ne voyagent pas avec leurs femmes.

Mais nous, tu vois, on persiste, on aime cet environnement miteux et craignos, et on va même y rester ô mon Dieu, 2 jours. En fait, on a pas le lonely planet avec nous. Tout ce qu'on a, c'est un mail d'un pote Indonésien qui vit maintenant à Singapour, et qui nous file les bons coins pour aller manger, et les endroits pas chers pour se refaire une garde-robe.
On avait bien rendez-vous avec une nénètte que Saul avait rencontré à KL (Kay Elle, Kuala Lumpur pour les intimes du Sud Est Asiatique), et qui revenait voir sa famille à Jakarta le même jour que nous. Naïfs, on étaient tous heureux de se faire montrer les bons coins par des locaux, mais, hé, la belle donzelle nous a posé un lapin, et ne décroche pas son téléphone.




Et puis aussi, ce qu'on vous a pas dit les petits... c'est que c'est le Ramadan, et que l'Indonésie est un pays majoritairement musulman... Ahah, ohoh, drôlerie !

Pour le coup les prières qui m'avaient parues si mélodieuses au petit matin lors de mon atterrissage au Caire, lorsqu'elles sont scandées tout le jour durant à tous les coins de rues à tel point qu'on ne discerne plus d'où vient telle ou telle prière perdent un peu de leur charme...
C'est pas forcément facile de trouver à manger pendant la journée, mais ç'est pas le pire.
Notre premier soir, c'était samedi soir... "Saturday night, dans une ville aussi peuplée, ça doit être gigantesque !" Alors riches de nos millions et endimanchés de nos nouvelles chemises trop classes - 5€ l'une -, on a fait : "taxi: au palace !". Direction "X-2", la boîte la plus hype de tout Jakarta, bondée à craquer tous les soirs; pt'être même que même nous, des étrangers, on pourrait se voir refuser l'entrée un samedi soir, qu'on nous avait dit... Je vous passe l'épisode "3h de transport crisant pour y aller, dont 2h avec un taksi qui se fout de notre gueule", on arrive là-bas à minuit, crispés comme pas deux. Y'a plusieurs salles, on fait le tour... Tient la première c'est plutôt ambiance lounge, 'pas l'air d'avoir trop de succès... La deuxième, jazzy, archi-vide... la troisième.... etc... C'était archi-vide, en tout et pour tout peut-être 150 personnes dont 20 serveurs, 30 putes, et 5 autres européens bien gros et dégueulasses et qui nous font honte...
Bien déçus de la nighlife à Jakarta pour le coup... ! Mais, okay, on a été complètement naïfs, et il apparaît donc que l'on ne plaisante pas avec le Ramadan, même pour les p'tits jeunes branchés... privés de sorties !

C'est donc las, déçus et stressés que l'on s'apprête à quitter Jakarta le lundi matin. On se renseigne sur le train pour aller à l'Est de Java, et ensuite traverser jusqu'à Bali en bateau, mais tout le monde nous regarde avec des gros yeux : Le train ? ça prendra plus de 30 heures, vous pourrez pas dormir parce qu'il faudra faire attention à vos affaires, c'est pas sûr, machin machin... Okay. On regarde pour l'avion, hop on prendra demain nos allers Jakarta-Denpasar, c'est vrai que ç'est bien moins drôle, mais ça nous coûte 450 000 Rupiahs chacun, une misère, alors bon, on va pas pleurer.

(photos Chandra Marsono, Ramon2002, Ian Riley, et sam739146)

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