Go Apache!

dimanche 29 mars 2009




Aujourd'hui dimanche, je suis allé avec Petr, un collègue Tchèque, voir jouer les Apache5 de Tokyo contre les Phoenix de... je sais pas où. C'est la ligue Pro, les premiers de la conférence contre les deuxième, bref, le top du basket Jap'. Et on a même pas payé, Petr avait deux tickets gratos :)

Et... voilà, c'était un gros gros show, "à l'américaine". Un groupe de 30-40 pom-pom girls qui arrêtent pas de sauter partout, une arène bien grande, impressionné... Mes photos sont particulièrement mauvaises, bluffé par ces projecteurs trop lumineux, mais c'est la vie.

Apparement, dixit Petr, ils jouent avec des règles un peu différentes; mais bon, 5 joueurs de chaque côté qui courent, se passent une balle orange et dunkent, ça ressemble bien à du Basket pour moi.

Un nouveau lien est apparu à droite, c'est le blog de Ceridwen, une toulousaine passionnée de Japon. Je vous conseille vivement le parcours de ses archives, on y trouve de très belles choses sur la culture Japonaise. Pêle-mêle, je relève des explications sur les vues religieuses Jap's, l'étiquette à table, l'écriture Jap', et les izakaya (notre quartier est rempli d'izakayas), des images impressionnantes du métro (mais je n'ai encore rien vu de tel), le caca en or, vu dès notre premier jour à Tokyo, et l'ancêtre de la tecktonik.

Que des petits instantanés de Japon, où je retrouve souvent des situations déjà expérimentées ;)

Lost ?

lundi 9 mars 2009



Il y a quelques jours, j'ai fait tout seul un trajet que je n'avais encore jamais fait: depuis le boulot, je suis allé à Akihabara, temple de l'électronique et des otakus (fans de mangas/animes). Moi je n'avais pas besoin de passer une commande de transistors et d'afficheurs divers, mais "juste" besoin d'un nouveau casque audio, mes écouteurs koss m'ayant lâché.




Du coup, je réfléchis devant le plan pour trouver l'itinéraire métro optimal. Et là, quelque chose que je n'aurais jamais imaginé ici, un cadre en costume, la trentaine, l'air dynamique, me laisse pas 20 secondes pour réfléchir, et m'accoste dans un anglais très correct: "sir, do you need any help ?"

Alors certes, Tokyo, son métro ou ses rues peuvent être tellement complexes, qu'il n'y a pas de secrets, même les locaux s'y perdent. On voit vraiment souvent des japonais arrêtés devant des plans, pensifs et l'air plutôt paumés.




Et évidemment, les étrangers, eux, ont encore plus de mal: si tu n'as pas de chance, tu ne trouveras pas de plans en caractères romains, et tu tomberas sur un plan où sont entremêlés hiraganas, katakanas, et kanjis: et là, même l'étranger 2.0 qui arrive à déchiffrer les syllabaires (hiraganas et katakanas), bredouille 3 mots de japonais, et connaît une poignée de kanjis, risque de ne rien comprendre au plan. Bah oui, vous ne pensiez tout de même pas que les kanjis de lieux allaient être facilement reconnaissables =) Et c'est toujours pareil avec les idéogrammes, si tu sais pas ce que c'est, tu peux pas les prononcer, et... t'es perdu. Ou, mieux, tu peux deviner ce que c'est avec un peu de chance, mais être incapable de le prononcer, et donc de savoir où tu vas. Nous par exemple, on habite à la station 水天宮前, (eau-ciel-temple-devant), mais savoir ce que ça veut dire nous fait une belle jambe si on ne peut pas l'associer au son que l'on connaît, sui-ten-gu-mae.

Donc sur le papier, en tant qu'étranger, dès qu'on sort de nos chemins habituels, on a beaucoup de chances de se paumer, et les japonais en sont conscients: si on coche la case "étranger", ça veut dire "les gens qui bredouillent à peine notre langue et qui sont tout le temps perdu"...

Mais de là à m'attendre à ce qu'on me propose de l'aide... Non, pas au Japon!




Et en fait, si. J'ai été très surpris, vraiment. Laure m'a dit que cela lui était arrivé assez souvent cet été, elle qui voyageait tout le temps seule. (bon, elle triche, c'est une fille, mais quand même.) Bonne surprise!


Et pour les gens pas sur facebook, cet album devrait vous être accessible et vous intéresser: une petite sélection de photos prises ce premier mois.

(Photos depuis flickr: mister bokeh, Rikkya, Danz in Tokyo et stuntman_bob)



Mais si ça se trouve bientôt on pourra faire des photos encore plus mieux que celles qu'on trouve sur flickr. Si, si, j'vous jure.






(Sources: NearDC, Extra Medium, et NearDC )

Une histoire de riz

mardi 3 mars 2009



On mangeait à midi avec un collègue à Gaby, Yoshitaka, qui nous a expliqué une petite anecdote rigolote.

Sur cette image, les trois kanjis de gauche représentent le même mot, avec trois calligraphies différentes: c'est l'idéogramme pour kome (こめ ! Parce que maintenant je sais l'écrire en hiraganas =) ), le riz. Ce site a une planche qui explique d'où vient le pictogramme: il est censé représenter trois tiges de riz coupées qui sèchent au soleil.

À droite, c'est le kanji pour le chiffre 8. Et si on regarde bien, on peut voir le kanji riz comme un assemblage d'une croix droite, , et de deux kanjis "8": l'un à l'endroit, en-dessous de la croix, et l'autre à l'envers, au-dessus! Et pour le coup, étant donné que la croix est le kanji pour les dizaines, ça ressemble fortement à l'écriture de "88", écrit littéralement huit dix huit.




Un proverbe japonais, pour refléter les difficultés de la culture du riz, dit donc que le paysan doit passer par 88 étapes pour produire un grain de riz. Yoshitaka nous explique alors que derrière ce premier sens bénin se cache un deuxième sens: puisqu'il a fallu tant d'étapes pour produire ces grains de riz, c'est une insulte que de laisser du riz au fond de son bol !

Et nous voici tout penauds, Gabriel et moi, avec nos nombreux grains collés sur les parois de nos bols: vu les petites portions qu'on nous sert généralement, on se bat toujours pour récolter tout le riz possible; mais avec des baguettes, c'est pas évident de tout finir :(



Si les raisons sont différentes, le chiffre 8 est aussi un chiffre "chanceux" dans la culture japonaise, tout aussi bien que dans la culture chinoise. Le "8" chinois a presque le même son que le mot "prospérité", mais le kanji japonais 8 est de bonne augure puisque, paraîtrait-il, il "s'ouvre" graduellement. (!) Des fois, on comprend pas tout.

À propos de superstition, si la photo du dessus est rigolote... elle est aussi presque l'image de ce qu'il faut éviter de faire à tout prix en mangeant du riz: planter ses baguettes dans le bol, et les laisser coincées, pointant vers le ciel. C'est exactement la copie d'un des derniers gestes des rites funéraires traditionnels. (un bol de riz est posé en offrande sur l'autel, une paire de baguettes plantées verticalement dedans, offertes aux mains du ciel. Une phrase, qui ressemble à "puisses-tu apprécier maintenant, ce riz que tu n'auras pas pu goûter durant ton vivant" est prononcée, et la famille du défunt partage le riz...) C'est je crois, le geste le plus impoli que l'on peut faire à table, et je pense qu'au moins 3 ou 4 personnes différentes auront insisté lourdement, à des occasions différentes, sur le fait que si il y avait bien une unique règle de politesse à retenir, ce devrait bien être celle-ci.



Et il neige encore aujourd'hui..

(Images: créée depuis Wikimedia Commons; the small print, et Vermin Inc)