Chaises musicales

lundi 7 juin 2010

J'ai des choses assez "originales" a raconter. Au choix, on pourrait parler de Sanja Matsuri, et des remous que font les petits matsuris autour de moi. Je pourrais faire une petite compilation de citations magiques, de mes connaissances Japonaises, et les passer au peigne fin pour me moquer d'eux. Je pourrais mesquinement pointer du doigt certains comportements d'expats (oh non, pas des français, on est d'accords qu'ils ont tous des comportements impeccables).


Mouais. Ou alors, je pourrais arrêter l'ironie, et assumer: mon blog est décidément un blog de yet-another-tourist, et... putain d'expats français! couillons de Japonais!



Je voudrais partager ma petite pensée de la semaine... Le saviez-vous? Le Japon a perdu son premier ministre vendredi dernier. L'article de Libération résume presque bien les faits, enfin... presque.

Le différent entre la populace Japonaise et ce Monsieur Hatoyama était simple, pour nous les étrangers qui regardions cette petite farce se jouer devant nos yeux, depuis nos sofas en satin, nous faisant servir des boissons raffinées par des locales écervelées. Car oui, ces jours-ci nous nous vautrâmes dans un luxe immonde, avant d'émettre des jugements à l'emporte-pièce sur la situation politique Japonaise. Reprenons donc.

Le Japon moderne commence doucement à oublier l'humiliation de l'après-guerre. Les nouvelles générations n'ont pas vu cette foule de G.I.'s parader en conquérants dans un Tokyo misérable. Oh, il y a bien le grand-père, qui de temps en temps radote, ou la grand-mère qui se prend encore pour une américaine, et ici ou là des marques qui trahissent cette empreinte que les yankees eurent jadis sur le pays.

Mais je pense pouvoir affirmer, du haut de mes multiples années d'étude sociologiques, menant entre autres, à la fameuse habilitation à diriger des recherches en pipeautique, que la nouvelle frange d'actifs n'est pas vraiment pro-américaine, en tout cas d'un point de vue purement culturel et identitaire. Il reste cependant l'histoire: pour nous Frenchies, qui avons été éduqués en long et en large sur la raclée qu'on s'est pris par le nain à moustache en 40 les prouesses de notre armée qui, hey!, a libéré Paris, il nous semblerait que même les nouvelles générations Japonaises devraient être un tant soit peu sensible a l'histoire en général, et avoir une notion du rôle que tient la contrée Yankee dans le Japon contemporain.

Mais non. D'autres l'écriront et l'expliqueront sans doute bien mieux que moi, mais regarder en arrière au Japon est très difficile, surtout quand il s'agit de ce joug cuisant qui a été imposé au peuple Japonais en 1945. (Rappelez-vous: les visites des officiels Japonais au "fameux" temple Yasukuni, qui irrite à chaque fois Pékin, parce que Tokyo refuse toujours de reconnaître les massacres en Chine et en Corée de l'armée Japonaise d'occupation... ) Autre anecdote: les jeux vidéos qui font usage/référence a l'arme nucléaire sont... censurés au Japon, interdits d'importation.

Et pourtant, la constitution Japonaise d'après guerre (qui, je le rappelle, fut imposée par MacArthur, et interdit au Japon de maintenir des forces armées, constitution toujours en vigueur de nos jours), fut source d'années de troubles politiques au sein des parlements Japonais, avec des partis radicaux qui puisaient des forces et du support dans la haine de l'américain, justifiée par ce sentiment d'humiliation d'après-guerre.
Les conditions fixées à l'après-guerre, sont aussi la principale explication du sursaut économique des années 80 qui impressionna autant le monde: le Japon cherche sa nouvelle identité, veut rejoindre le cercle des "grands", pour, il l'espère, pouvoir redorer son blason.


Un peu surprenant donc, que la relation à nos amis Yankees ne soit pas plus expliquée, ou comprise dans les grandes lignes aux p'tis jeunes, mais c'est la vie Maryse.


Pourquoi je parle de tout ca me direz-vous? Pour pouvoir analyser les raisons de la "crise" politique Japonaise actuelle. Le problème est très simple: la population d'Okinawa, au fil des années, est devenue de plus en plus mécontente de la présence d'une base américaine sur leur île (85% de la population y est hostile, me souffle mon oreillette).

La base est ici comme conséquence du traité de San Francisco: les US assurent la défense du Japon, et maintiennent une présence élevée dans l'archipel, puisque le Japon n'a pas le droit de le faire lui-même, du fait de cette constitution contraignante.

On est tous d'accords, amis politologues du Dimanche, la situation US est bien confortable, puisqu'ils s'octroient des base à coût relativement faible, mais ceci n'est pas le sujet du jour. Le sujet du jour, c'est "l'oubli" surprenant que font les habitants d'Okinawa, et avec eux une partie de la population de l'archipel principal: oubli de l'histoire, et de la raison du "pourquoi" de la situation actuelle. Je trouve "drôle" de réclamer une certaine indépendance quand le système s'oriente progressivement vers l'oubli d'une page de l'histoire, pour éviter de faire un mea culpa. Mais bref, reprenons.


Le gouvernement Japonais s'est retrouvé sous pression, de la part de ces nouvelles générations, de moins en moins sensibles aux raisons de la présence militaire américaine au Japon. Quelques pirouettes politiques: on déplacera la base, on la déplacera pas, on la déplacera... Mais négocier avec les américains sur ce sujet, pour les envoyer paître, ne semble pas faisable, si l'on regarde le sujet avec un peu de distance...
Dans le coin rouge, la population d'Okinawa, et les partis politiques qui forment l'opposition, qui hurlent "renégociez avec les américains". Dans le coin bleu, Rocky le Yankee, impassible, stance d'une voix grave: "je ne bougerais pas". Et au milieu? Le premier ministre Japonais, qui catalyse toutes les critiques.


Que faire dans ce cas?



Ne jamais concéder la défaite, l'échec intrinsèque du système, mais préférer se blâmer soi-même. Faire durer le processus avec des demi-arguments, plutôt que de revenir avec un simple "non". Somme toute, le comportement Japonais typique.



Vendredi donc, feu premier ministre a démissionné, admettant ainsi publiquement son incapacité à résoudre la situation. Le public a trouvé son coupable et l'a lapidé: le problème d'Okinawa a définitivement été enterre avec Mr. Hatoyama et ne refera pas surface de si peu. La base restera, car le Japon n'a pas, et n'a jamais eu depuis 1945, le choix. Et pour ce qui est du débat public, après tout, un premier ministre s'est sacrifié: que pourrais-t-on demander au gouvernement de plus? Les prochains agitateurs qui voudront brandir le drapeau "Okinawa" de la contestation seront promptement rabroués au rang de dérangeurs du wa, l'harmonie nationale, et on trouvera un autre problème a astiquer.


Ce qui est intéressant à constater encore une fois, c'est la façon dont l'éducation et les origines de chacun nous empêchent de voir les situations sous un nouveau jour. Cela fait 3 jours que cela est arrivé, j'en aurais discuté avec peut-être 5 ou 6 Japonais, et personne n'est vraiment convaincu par cette analyse. J'en conclus, nécessairement, que mon analyse est horriblement foireuse: mais je souris toujours avec malice quand je les entends penser tout haut "mais quand même, c'est le 4e premier ministre à démissionner en 2 ans, je me demande si le nouveau tiendra...".

Édith: pour les curieux, Modern Japan: A Very Short Introduction, par Christopher Goto-Jones, est une excellente introduction (140 pages) aux divers problèmes d'identité nationale d'après-guerre...

Salut les gônes.

J'aimerais bien reparler un petit peu de mon billet précèdent. Si, si, celui où je fais mon aigri, et où on dirait que je suis pas content de vivre là où je vis.

J'suis pas un linguiste. J'suis pas un sociologue. J'suis pas très bon photographe. J'n'fais donc que livrer ici mes impressions, aussi fausses soient-elles. (Et si z'êtes 'pas contents, c'est pareil) (C'est dit, ouf!)

Et mon impression du moment ne prend pas tant de haut les Japonais que ça. En fait, pour tout vous dire, l'idée de ce billet est née lorsque, bien maladroit que je suis, me suis encore fait prendre à bousculer un Japonais du coin du coude, et encore une fois, à devoir m'en excuser. Y'à pas à dire, nous les Gaijins on fait quand même bien souvent figure de maladroits. Des gars et des nénettes qu'on fixe un peu plus que de raison, certes, (m'y ferais-je un jour?) mais surtout des ovnis pales, qui se déplacent avec difficultés dans les foules, et se cognent souvent aux plafonds et autres objets mal dimensionnés (cages d'escaliers? ...)... Bref le type éléphant dans un magasin de porcelaine, au Japon t'as tous les jours l'impression de retrouver tes années adolescentes, lorsque tu ne te faisais pas encore à ton nouveau dimensionnement.

Et je veux dire, il faut s'y faire. On passe rarement inaperçus (surtout accompagnés d'un grand Sylvain ou Gaby), et c'est la vie. Je ne me plains pas. Là où je veux en venir (je sais, j'aime les effets d'annonce et ma prose sera bientôt aussi désagréable que celle de la tendre et odieuse Amelie. Nothomb.) c'est que ces Japonais, pour faire simple, ont des cameras dans le dos et divers capteurs autour du corps pour sentir leur environnement. Qu'un Japonais consacre une partie impressionnante de ses ressources à sentir le monde autour de lui et à agir en conséquence. Que le mouvement d'une feuille au coin de la rue sera pris en compte et que le type enregistrera soigneusement, classifiera, et rectifiera son allure si besoin est. Ah! Ça t'en bouche un coin lecteur, tout de suite tu t'ennuies moins a me lire, hein? Attends un peu la suite.

Exemple typique. Supermarché. Axiome numéro uno: on ne touche pas les inconnus. Jamais. Axiome numéro dos: ton voisin, idéalement, ne devrait jamais avoir à subir ta présence. Soit transparent, jeune ami. Invisible et silencieux. Un fauve tapi dans l'ombre, attendant l'erreur fatale de sa proie.
Mise en situation: tu hésites nonchalamment dans ton rayon, entre deux produits de marques différentes. Premier produit? T'arrives pas à lire l'emballage. Deuxième produit? Ah, c'est bien dommage, t'y piges toujours rien. Dommage, cela dit ça ne devrait plus t'étonner à ce stade. E si ton ignorance t'étonnes encore à ce point, je me demande comment tu trouves du temps pour lire mes bêtises. Enfin bref, tu tergiverses en fixant le rayon en face de toi, et "t'y entrave queue d'balle". Et là, vois-tu, se pointe un Japonais. Ou plutôt, si tu es chanceux, tu te rends compte qu'un Japonais s'est rapproché bien silencieusement (toujours la même histoire, avec les ninjas, les fauves, yoda et tout ça). Perturbé dans ton choix, tu décides de l'observer du coin de l'œil, histoire d'oublier que t'es japon-ignorant à ce point: que va-t-il acheter? Il bidouille à coté de toi, approche sa main d'un truc, tourne, retourne, et... Tu mets le temps à tilter, mais au fur et à mesure que son manège dure, dure, tu te demandes ce qu'il fait, c'est étrange... Et un doute horrible monte en toi, monte, monte et te prends à la gorge. Insupportable, tu finis par tourner la tête dans sa direction. Soulagé mais cramoisi de honte, il te regarde et te jettes un sumimasennn chantant, avant de -- enfin -- se décider à passer devant toi pour traverser le rayon.
Vous comprenez: je suis tranquillement en train de regarder quelque chose dans le rayon, ce serait donc pour le moins... Mon Dieu, culotté (!) de passer devant moi, et de m'empêcher de voir ce que je regarde pendant une fraction de seconde.
Donc bref. C'est malpoli de passer entre une personne et le rayon. C'est acceptable de passer derrière ce client et le rayon. C'est pas super agréable de solliciter directement une personne pour te laisser passer: il vaut mieux qu'elle s'écarte d'elle-même
.
Et une fois ce principe posé, on peut observer avec malice le jeu des petites politesses et attentions respectives que chacun porte à ses voisins. Chacun est à l'affût, et modifie son itinéraire pour déranger le moins possible d'autres gens. On se rapproche discrètement du rayon qu'on regarde pour laisser, oôo quel hasard, pile la place qu'il faut derrière soi lorsque quelqu'un fait mine de s'engouffrer dans ton rayon.

C'est un petit jeu de faux semblants étrangement drôle lorsqu'on le découvre: il s'agit de calculer pour laisser la place autour de soi, d'être aux aguets, de maîtriser son environnement, mais de ne pas laisser transparaître cet effort. Lorsque je fais deux pas pour ouvrir un passage, je ne tourne pas la tête pour lancer un sourire agréable à l'inconnu que je laisse passer; oh que non! L'ultime, le must du must, c'est de se déplacer comme si... "oh non n'en faites rien madame, vous laisser le passage est tout naturel, c'est même un plaisir, ne me remerciez pas c'est bien normal". Comprenez: à l'inverse, si j'avais regardé cet inconnu et lui avait dit "allez-y, s'il vous plaît", mon interlocuteur m'aurait été redevable. Il aurait donc été bien obligé de s'incliner, de me remercier pour ma bonté et mon attention, etc, etc... Quel maladroit j'aurais fait!!


Ne pas faire de vagues, s'insérer seamlessly dans sa société. Porter des attentions invisibles à son entourage, sans jamais trop les mettre devant un fait qui nécessiterait une action de leur part. Je sais que pour les Français, le concept de la politesse Japonaise est difficile à comprendre, parait superficiel et semble désagréable, puant de faux. Je sais. J'essayerais d'expliquer ce qu'il y a de "bon" dans cette gentillesse âcre qu'on pourrait croire innocente. Une autre fois.


Ce que j'essaye de vous dire (je sais, les généralités c'est mal), c'est que le Japonais est loin d'être socialement con. Hey, réveil! Oui, toi le français typique qui dans le métro parle fort en français en se moquant de tes voisins, croyant qu'ils ne te comprennent pas. Non seulement il y a de grandes chances que ton voisin ait pris des cours de français au lycée (seconde langue), mais... Ton voisin, lui, calcule tout ce qu'il fait! Tu, (je!) ne comprends rien au Japonais, mais chaque mot, chaque tournure que ton voisin prononcera sera pesée! (Mince quoi, à chaque fois qu'on utilise un verbe, non seulement il est conjugué, mais en plus il faut encore choisir un niveau de politesse, une forme verbale parmi les quatre possible selon l'interlocuteur, et le respect qu'on veut lui afficher.) Tu crois vraiment que le Japonais, fils de la nation sur terre qui est peut-être parmi les plus fines et attentives a son entourage, tu crois vraiment que ton voisin ne comprends pas tes mimiques, et ne peux pas lire a travers tes faux sourires, comprendre qu'on se fout de lui? Laisse moi rire, 'casse-toi 'pov con.


Ça y'est, 'me suis encore emporté. Souffle, reprends le cours de tes idées.

Ce que j'essaye de vous dire (je vais finir par y arriver)... c'est que je suis relativement fasciné par la finesse des relations, du tissu social, de la politesse, et de la complexité, en général, de la langue et des manières Japonaises. (Je pourrais étendre encore un peu sur tous ces concepts que mes collègues ou amis n'ont jamais réussis à m'expliquer en anglais ou en français, ces variations et spécificités de la langue Japonaise, mais je pense que vous commencez à comprendre...)

Et donc... Quand j'ai en face de moi ces gens, plutôt cultivés, héritiers de traditions aussi riches et multiples, vous pourrez comprendre que ça me met en rogne de les entendre s'abaisser à utiliser des expressions aussi limitées que celles du Japonais de tous les jours. Voilà. C'est dit.
Prenez un auteur Francophone de talent, que vous lisez et admirez: forcez-le à écrire en SMS-style', et à ponctuer ses phrases de "graveeee, trop cooool", et vous comprendrez -- peut-être -- ma frustration. Ça demande une période d'adaptation, mais écouter le flot d'une discussion rythmée et diversifiée en Japonais, je trouve ça fichtrement agréable. Quand, à l'inverse, j'entends des propos entendus, avec une voix bien stéréotypée (au choix: écolière criarde, voix rauque d'une garu fatiguee, ou voix grave puissante et maâale d'un shinjuku boy avec des mèches blondes), bah... je suis bien dégoûté.



Voilà. J'pense que maintenant, vous aurez compris.


Corollaire: j'ai du mal avec la mode de "l'ingénue". Hop je généralise encore un peu (je suis plus à ça près), c'est assez courant, ce fantasme de la fille bécasse (je suis soft, le mot est très faible) en apparence, mais qui une fois mariée, se retrouve brillante et intelligente. (Ou une fois au lit, devient complétement folle, si vous voyez... erm, pardon). Bahhh ouais, ca m'agace. J'm'en fiche un peu de comment t'es en privé ma p'tite; j'ai envie de dire ça te regarde. Mais si tu veux me faire la cour, 'faudra plutôt en faire un peu plus... que 4 fois moins. Je comprends pas toujours comment ils fonctionnent, ces p'tis Japonais: ça vous éclate, vous, une fille qui rampe et fait l'imbécile et la maladroite?
Je vois un peu trois souvent des amies pour qui j'ai de l'admiration, le genre bien éduqué, qui ont un boulot que beaucoup envieraient... je les vois trop souvent s'abaisser, sous la contrainte de cette horloge biologique et sociale (Ma petite Alice, tu vas bientôt avoir 30 ans, 30 ans tu es en retard, toujours en retard, il va falloir faire un bon mariage, disait le petit Lapin...), abaisser leur niveau de langue, abaisser leurs standards, rabaisser leurs connaissances, bref...

A l'inverse, les hommes jouent les machos de prime abord, mais se révèlent ensuite être relativement faibles et rabaissés chez eux par la maîtresse de maison. Enfin... Apparemment.


Vous avez bizarre?


Je n'ai toujours pas compris, je ne suis donc pas vraiment près de m'en lasser.

Kawaii Overdose

mardi 23 février 2010

Le Japon est un pays de traditions.

Ah, ça, c'est quelque chose que j'entends souvent.
C'est marrant, ça sert à toutes sortes d'excuses: vous comprenez, nous sur notre petite île on avait pas l'habitude de voir des étrangers, alors encore même aujourd'hui on éprouve encore le besoin d'être gratuitement désagréable avec les "outlanders". (Oops, ce blog va finir par devenir un Debito.org --blog militant qui met en avant les discriminations résidents Japonais étrangers versus "vrais" Japonais-- ah ouais en fait non)

Aller, pour commencer cet article sur le bon pied, on reprend à zéro et je vous propose une super bande-son:


Pour référence, c'est le hit toute catégorie, depuis... ah ouais... tant que ça. Donc en fait, depuis un an que je suis ici, j'ai le droit à cette niaiserie plusieurs fois par nuits, à chaque fois que je vais dans... vous savez, un.. "club", ouais ce genre d'endroits de débauche où les gens sont censés danser.
Bon, je vous laisse imaginer les choré trop "kawaiiiiiii" qu'on peut faire sur ce hit.
(En vrai, c'est uniquement quand je vais dans des endroits de mauvais goût, mais l'erreur de jugement est facile à faire et léthale)


Donc, oui, ce billet-ci rentre définitivement dans la catégorie "aigrie". Premier, j'inaugure.

Et principalement à cause du mot "kawaii". Prononcé "Kah-wah-ï". Tendance à faire durer le ï pendant quelques insupportables secondes.
C'est très probablement le mot le plus courant dans le langage "jeune" (<50 ans) de Tokyo. Et c'est un euphémisme, puisque on entend "kawaii", ou son jumeau tout aussi insupportable "sugoï" ("Souh-goh-ïiïïïï"), à longueur de journée.

Franchement, quand j'écoute dans le métro une conversation, avec l'un qui raconte à l'autre une histoire... Autant je sais pas ce que le premier protagoniste raconte, autant prédire les réactions des auditeurs est très, très facile:




La vidéo me fait bien rire, mais... n'est malheureusement pas tant une caricature que ça.
Si je sors un peu de mon ton sarcastique désagréable, je dirais qu'en rajoutant des "so-nan-desu-ka" (ah oui?), "usooo" (oooh trop bien), "are?!" (Uh?/c'est vrai?), "i-desu-ka" (ah oui?) et autres variations au sens profond, je crois que ahhhhhhhhhhhhh on a fait le tour du ahhhhh vocable de base du Japonais noooooooon ahhhhhhh retenez moiiiiii je repars.
Non mais c'est dommage, j'ai pas trouvé de vidéo non-humoristique, mais on entends très souvent des conversations où l'autre personne ne fait que dire: "mm, ah oui? oui, oui. Ahhh oui c'est vrai. oooOOOooh?" gaaaaaaaaah.


Et pour référence, kawaii est un passe-partout pour "mignon, beau, joli, petit", alors que sugoi veut simplement dire "cool, excellent, trop bien, la classe, ça pète sa reum' grave". Un peu dur d'entendre ça trop régulièrement.

J'ai récemment développé une aversion grandissante pour les expressions passe-partout Japonaises, et les habitudes de langue répétitives. À Shibuya un vendredi soir ou un samedi soir, (lieu de rendez-vous de la jeunesse avant de partir chanter/manger/boire dans des bars/karaoke/clubs), si je me ballade autour et écoute les amorces de conversations lors de rencontres, il y a toujours un "hisashiburi", ("ca fait longtemps!", ou plus exactement "long time no see"). Quand je rencontre des connaissances japonaises, même si j'ai vu la personne il y 2 jours, on me sort quand même un "ça faisait longtemppppssss". Ouais, bof.
De même, lorsqu'il fait un tout petit peu froid, on sort à tout va "samui" (sah-mou-ï, ï sec), "'fait froid", et c'est utilisé à tout va au moindre blanc dans la conversation. En fait le vase a débordé quand ce matin, dans la rue, j'ai lu sur les lèvres d'une Japonaise, seule: "samui, samui, samui...". Elle répétait, automatiquement, cette expression, probablement sans faire attention... ahhhh!


À l'inverse, plus j'apprends à traduire les formules de politesse usuelles, plus j'apprécie. J'avais déjà parlé du "sumimasen", qui annonce, très diplomatiquement, "je suis conscient de vous déranger" sans pour autant s'excuser explicitement. Voici maintenant ce qu'un serveur, ou un vendeur vous dira en arrivant vers vous: omataseshimashita. "Je vous ai fait attendre". Encore une fois, la neutralité est pesée: certes, il nous a fait attendre, mais comme il ne pouvait probablement pas faire plus rapide, on se contente de noter "je vous ai fait attendre", toujours sans excuses explicites.

Bref. Arrêtons là les frais, faire la tête ne mène jamais bien loin. Je sais bien aussi, que nous les français, on a très probablement des expressions répetitives agacantes... mais je ne les entends juste pas. En attendant, sus aux Kawaii!

Pour faire un pas vers la réconciliation, je vous propose une photo "grave kawaii", coup de chance, au milieu de la foule du nouvel an chinois:

Considérations d'hommes saoûls

dimanche 21 juin 2009

C'est fou ce que les Japonais boivent.



Je veux dire... on a pu faire les malins, à Grenoble, dire qu'on était jeunes et forts et que du coup on buvait beaucoup, mais... mouais. Ici, un Jap' de 40 kilos tout mouillé boit tout simplement plus que nous, européens de quasiment deux fois leurs poids. Plus, en quantité, par soirée? Pas forcément. Mais ce qui est sûr, c'est que les gens boivent bien plus régulièrement.

J'ai rencontré un "ancien" de l'imag, qui me racontait comment ça pouvait se passer dans sa boîte... anecdote: une veille de deadline; énorme rush pour compléter le produit avant de le livrer. 40 heures de boulot non-stop, sans quasiment dormir. Livraison dans les temps, paf, lui se dit "ouah je vais enfin pouvoir aller dormir". Et bien non. Le boss, nowhere to be seen during the last hours, débarque au bureau, jette un coup d'oeil très rapide à ce qui a été fait, et ni une ni deux "j'ai envie de boire". Et voilà toute l'équipe, qui, bien forcée et contrainte, plutôt que de prendre du repos, suit le senpai au bar. Et ce qui est hallucinant là-dessus, me racontait-on, c'est que les collègues Japonais, complètement lessivés, arrivent encore à accueillir la nouvelle avec une apparente bonne volonté bluffante. Est-ce seulement une apparence? (toujours se réjouir de la proposition d'un boss) Difficile à évaluer, je n'étais pas là. Mais c'est un tel honneur que de partager un verre avec son patron, que je pourrais presque imaginer un schéma de pensée qui éclipse totalement la fatigue individuelle pour mettre en avant les intérêts polis/carriéristes/traditionnels avant tout. Impressionnante abnégation, n'est-il point?

(Et peut-être faudrait-il que j'écrive, un jour, de quelle manière les français sont risibles avec leurs 35 heures par semaine... mais je vais me faire étriper :) Continuons avec le sake)



Oui, parce qu'il faut que je vous explique, en France, on utilise le mot sake pour désigner cet alcool étrange au riz, souvent de bien mauvaise qualité. Mais bien évidemment, ici, le mot a un autre sens. Sake, c'est tout simplement "alcool". Alors, par extension, les occidentaux désignent l'alcool traditionnel Japonais par le mot Japonais "alcool"; mais les locaux ne comprendront pas si on leur demande du sake :) Donc, ce truc au riz, là... ça s'appelle nihonshu, (avec le premier h aspiré), pour "alcool japonais".

C'est toute une culture, quasiment comme le vin français. C'est loin d'être de l'alcool à piquette cheap: c'est vraiment un art ici, des goûts, des couleurs; certains en sont passionnés, et on sent parfois que seul l'étiquette et la timidité leur interdit de déballer leur passion tout un repas durant.



Il n'y a pas d'unité de mesure de volume pour cet alcool par exemple. La façon de compter est très imprécise: "j'en veux un; j'en veux deux". Et du coup, une tradition un peu surprenante est apparue: pour éviter les protestations "Non mais « un » c'est plus que ça", quelque soit le contenant, on le remplit à ras-bord. Ici, il y a le verre, et un cube en bois: on sert dans le verre, jusqu'à ce que ça déborde dans le cube, et encore... jusqu'à ce que le cube déborde. Quand c'est pas un cube, c'est une petite soucoupe. Et ça devient très "inpratique", quand il faut déplacer les verres, ou tout simplement boire: on en met de partout....



D'ailleurs, le daisensei de Gabriel, une fois bien éméché, nous a encore raconté une facette Japonaise passionnante, en partant de ce constat de "double contenant" pour le sake. (aparté: daisensei, c'est "maître". Il y a plusieurs niveaux d'appellations entre personnes. Entre collègues, c'est Nikola-san, Daisuke-san, pour signifier "mon égal". Le supérieur hiérarchique, (ou la), c'est le senpai, "mon aîné[e]"; mais par politesse on les appelle souvent sensei "expérimenté"; et le daisensei est vraiment le maître incontesté du domaine: pas par hiérarchie, mais par mérite, même si les deux sont souvent liés. Par politesse encore, on n'adresse pas directement la parole aux gens en leur disant "xxx-daisensei", ce serait trop en faire, on en reste à "sensei", et daisensei est reservé pour la 3e personne)

Mais bref. Je parlais de contenants-contenus. Après nous avoir parlé, la dernière fois, de la beauté éphémère des sakuras (à la fois si symbolique de la jeunesse qui file, mais tellement belle et surprenante que les Japonais en sont effrayés: une légende par exemple raconte que ces fleurs ne peuvent pas être naturelles, et qu'elles tirent leurs forces d'ailleurs. Cette légende raconte que les cerisiers, chaque année, puisent l'énergie et la personnalité des cadavres sous terre pour créer ce renouveau à chaque printemps...), il a tenté de nous communiquer, ce qui serait selon lui, une caractéristique de la culture Japonaise. La passion pour la dualité. Pour le dedans-dehors, pour ce qui a une deuxième vie après la mort. Et nous apprîmes donc, qu'apparement, certains équipages de tanks Japonais, pendant la seconde guerre mondiale, peignaient le dessous de leurs tanks. Et ceci, uniquement pour pouvoir faire passer un dernier message, un dessin, une fois le tank éventré et retourné. Et... ça avait l'air de le passionner. C'est dommage, j'aurais bien aimé trouver d'autres informations, lire plus sur le sujet, en parler plus, mais je manque de mots-clés :)



Et c'est vrai qu'on voit souvent des scènes assez sur-réelles.



À l'inverse des sociétés occidentales, il n'est pas mal vu d'avoir bu. "Nous on est gentils avec les gens saoûls, pourquoi? Ils ont rien fait de mal?" m'a-t-on-dit. Par contre, boire n'est pas forcément festif. Boire avec les collègues de travail, c'est le travail. Ils sont saoûls, ils rigolent... mais c'est le travail. Parfois une contrainte. Si tu rates une session dans un bar le soir, ce sera très mal vu.

Ce que j'adore, c'est de voir ces groupes de 4 à 8, qui titubent complètement en chemin vers la bouche de métro, parlent vraiment fort (ce qui est, ai-je besoin de le préciser, très impoli? :p ), et... au moment de se séparer, chacun fait un gros effort pour prendre 15 secondes de sérieux: on referme les vestes, se met droit, resserre les jambes, bras le long du corps, mains sur les cuisses. Un coup d'oeil au senpai, au sensei, il s'incline, je m'incline plus bas que lui. Il se relève, j'attends, puis me relève. "bonne nuit, merci beaucoup, désolé".
Il part, on attend qu'il soit hors de vue, puis tout le monde se relâche et redevient aussi saoûl qu'avant; titubants; dormant par terre, et je passe les détails moins classes.

Politesse, quand tu nous tiens.

Allez, tch'o.

(Photos: james justin, Gaby x 3, melody_am, et gaiyang45)

ブラック

mercredi 3 juin 2009

Juste, un billet rapide. On vient de se battre pendant 5-6 minutes, à 4 français, pour comprendre ce que pouvait bien pouvoir dire ce mot: ブラック
Trois sons, en pseudo-français la prononciation donne bou-la'kou, avec le "l" en mode "r" roulé et l'apostrophe pour marquer une cassure.

Bon bah ça vous parait peut-être évident, mais on a bien ramé. Il faut bien sûr lire black. Ahah. Mais bien sûr. Évidemment, sommes-nous bêtes.

Burakumin

mercredi 20 mai 2009

Je viens de lire un article du Japan Times qui est fort intéressant, étant donné les explications implicites qu'on peut en tirer. Il est en anglais, Google crosses line with controversial old Tokyo maps. Pour résumer, Google a publié récemment des fonds de carte (pour Google Earth) tirés d'anciennes archives japonaises: au lieu d'avoir une vue satellite, on peut choisir d'utiliser des vieilles cartes féodales japonaises, faites à la main il y a quelques siècles. Et bien ça a tout simplement fait scandale, parce que les cartographes de l'époque distinguaient les castes: concrètement, le quartier/ancien village d'Asakusa, au nord de Tokyo est marqué sur ces cartes avec la mention "eta" (pleins de souillures), un vieux mot japonais apparement extrêment violent, qui désigne péjorativement une sous-classe japonaise, les Burakumin.



L'article "burakumin" de wikipédia est pas mal: pour résumer, les gens qui touchaient au sang et au cuir étaient dépréciés, et devaient vivre à part, rester entre eux, et approcher le moins possible les autres gens. Là ou ça se corse, c'est que, selon cet article du Japan times, les Burakumin sont encore victimes de discriminations au Japon, et qu'être descendant de burakumin peut apparemment vous rendre la vie bien difficile. Donc levée de boucliers japonais, non à la discrimination, identifier Asakusa comme un quartier de souillés, c'est discriminatoire, et, devant la pression, Google a du modifier ces fameuses cartes pour effacer les mentions discriminatoires. Bon jusque-là, il y a le comportement très japonais "mieux vaut fermer les yeux sur ce passé si honteux plutôt que de l'expliquer à nos enfants", mais ceci mis à part, je peux comprendre ce qu'il s'est passé, et être d'accord avec la volonté de ne pas faciliter les discriminations. Okay.




Pour comprendre ce qui m'a fait tilter, il faut que je vous explique ce qu'est le matsuri: c'est série de processions traditionnelles, au départ shintoïstes, qui se font village par villages, et où le principe est de porter le temple/la relique (mikoshi) de quartier autour de chez soi, quartier par quartier, puis de se retrouver tous ensembles, pour rivaliser dans des joutes festives, de forces, d'adresse, etc... avant d'amener les mikoshi au temple central où la procession se termine par une bénédiction.



Ca dure tout le weekend, selon les endroits c'est super accueillant, c'est plein de musiques et d'animation, on peut faire des supers photos, bref, sympa.


Enfin revenons à nos moutons.



C'est ce genre de photos, prises au matsuri... d'asakusa, (plus précisement, ce blog par Syla) qui lie aujourd'hui matsuri, asakusa, burakumin, et... Yakuzas.
Et oui. Parce que si vous pensez que les "petits" gars du dessus sourient pour la compétition, vous vous trompez bien comme il faut. Si je faisais dans le dramatique, je vous dirais qu'en continuant dans cette direction, vous finirez... comme ça.

Mais oui, incidemment, le Kanja matsuri, le matsuri d'asakusa, est _le_ matsuri, et a priori le seul matsuri où vous verrez ces tatouages affichés publiquement. Et pour cause: les matsuri sont les seules occasions où ils sont tolérés, puisque le seul rôle de ces tatouages est d'afficher l'appartenance à la "mafia" japonaise, la filiation, et codée, les hauts faits de chacun. Je ne peux que conseiller l'article wikipédien yakuza pour plus d'informations... Les yakuzas ont une position ambiguë, jouant sur leur côté robin des bois pour faire oublier leurs actions sous la table... Ryōichi Sasakawa par exemple, l'un des plus connus des "parrains" japonais, est le plus gros donateur individuel de l'ONU :) Du coup, il y a toujours des gens pour écrire que ces gens-ci sont des bienfaiteurs... Je doute humblement.

Mais bref. Le lien avec l'article du jour? C'est simple. Les Yakuzas sont des descendants de Burakumin. La tradition Yakuza vient de deux facteurs: le nombre grandissant de ronins, samourais déchus, d'une; et de l'autre le ras-le bol des burakumin d'être ignorés, de deux. Officiellement, il y a plus de 70% de descendants de Burakimin dans le plus gros syndicat yakuza japonais.

Donc pour faire court... je pense que vous devez trouver comme moi, extrêmement "fortuit", que lorsqu'on insulte publiquement la majorité des habitants d'Asakusa de "souillés", population qui est majoritairement pour le moins sympathisante yakuza, il y ait autant de pression sur les épaules du pauvre petit nain Google. Oh oui, vraiment... c'est ballot, mince alors.

(Photos: Okinawa soba, yonezawa shinichi, manganite, elmimmo)



À 13h, on a décollé du bureau, on a hésité avant de choisir notre resto... On a opté pour la suggestion de Takehide, un coin à tempura à 3-4 blocs du NII. On marche jusque là-bas, on attend un poil, on s'installe, commande, mange... Takehide finit avant nous, et nous attend l'air un peu gêné. On finit... On paye, on sort, on rentre au NII. Je passe me prendre un café, et je redescends à mon bureau. Assis, je jette un œil à l'heure: Il est 13h25.

Midi express. Dans les rues, les gens vont manger en petits groupes de 2, 3 ou 4, rigolent entre eux sous le soleil... Mais une fois assis, on mange vite, très vite. Il n'y a pas du tout cette sorte de tradition qu'on peut voir ailleurs, cette tradition du moment de manger, moment de pause où l'on prend le temps de discuter.



Je pense qu'on pourrait faire une analyse rapide, à l'occidentale, du comportement, et résumer ça comme une conséquence de la société moderne, “ Le Japon, ce pays qui bouge si vite ”. Bof. Je ne serais pas convaincu. De manière générale les endroits autour du boulot sont des endroits où on mange "efficace". Il y a des endroits où on reste debout pour manger. La plupart du temps on est assis alignés à un comptoir tout autour d'un îlot central dans lequel 2-3 cuistots s'affairent. De temps en temps, cuisine et tables sont séparées, mais le style est souvent plus proche d'une cantine que d'un restaurant à l'européenne: des tables longues en bois avec des bancs. (Non non, c'est pas une ambiance communiste à la chinois ou qui rend "industriel": il y a des restos tenus par des p'tits jeunes avec des accessoires plus ou moins design, une ambiance sonore sympa [beatles/doors]; juste, de base, il y a ces longues tables) Si possible, on évite les vis-à-vis entre les gens qui mangent: il arrive qu'il y ait un écran plastique dépoli au milieu de la table pour éviter de voir la personne en face de nous manger.

Oui, je sais, vous devez faire des grands yeux "pourquoi tant d'inhumanité?", mais c'est juste différent: on discute pas là bas, on rencontre pas des gens non plus. On mange. Et puis histoire d'être poli, on mange vite, en aspirant ses nouilles bruyamment, pour montrer que chai chô et chai bon. Les quelques conversations qu'il y a se font à voix basse, pour ne pas gêner les voisins. (De toute façon il y a souvent une Japonaise un peu âgée qui répète les commandes avec une voix bien désagréable, tout en accueillant depuis l'autre bout du resto les nouveaux-venus, et en remerciant tout aussi sonorement les clients qui sortent) En plus, globalement, les gens ne cherchent pas plus que ça à rester assis les uns à coté des autres. On mange, et on se retrouve après.



(Un resto de soba, nouilles de sarrasin, où les gens mangent debout: ca dépasse même dehors. Notez les fanions en haut: il y a ça dans la plupart des restos jap's, pendus depuis une tringle en bois, qu'on retire quand le resto ferme.)

Il y a d'autres endroits pour faire des vraies pauses après manger: un grand nombre de cafés, terrasses, d'inspiration occidentale à la starbucks pour ceux qui veulent discuter dehors sous le soleil. On voit aussi pas mal de businessmen dans diverses librairies à lire des mangas/romans/périodiques (des contenus bien souvent douteux, voir illégaux, pour les yeux occidentaux) Par ailleurs, il y a plein d'autres types de restos, pour le weekend ou en soirée, qui sont bien plus sociaux: les izakayas (bar traditionnels japonais), les coins à okonomiyaki où les gens sont tous assis par terre autour du grill, etc... c'est juste que prendre son temps n'est pas dans l'ambiance du midi.

Il y a aussi des exceptions. Les petits endroits à ramen qui sont moins connus sont plus détendus... Il y a plein d'endroits occidentaux qui font fureur: les restos italiens sont apparemment assez "hype" à Chiyoda. Bizarrement la cantine du NII est un peu plus posée: oui évidemment le temps qu'on mange nous, laissera toujours 3 fois le temps à un Japonais rapide de manger, mais certains prennent aussi plus le temps, discutent... On a aussi trouvé un coin sympa où on mange des ramen au comptoir resserré (6 places à tout casser) en face du cuistot qui nous accueille mort de rire avec un bonjoule et nous salue avec un au le voile, tout en nous faisant tenter ses derniers essais.



Et une photo sans rapport pour finir, une.

(Photos: The creative control, Pete Bar-Watson, mako10, The creative control)